J+7 : Impro sur fond de disco

Publié le par Chloé

Quatrième arrondissement, fin d’après midi. Main dans la main, nous déambulons tranquillement. Le hasard fait bien les choses : nous tombons sur le jardin de l’Hôtel de Sens. Arrêt devant les grilles : petits buis taillés au cordeau – mmm ça sent bon, ça me rappelle une cabane à Bourbon quand j’étais petite – des plantes fleuries qui débordent. Le tout dans l’esprit des jardins à la française. Un havre de pais au cœur du Marais, et joie ! Ce petit bijou est ouvert au public ! Enthousiasme, ni une ni deux mon œil de lynx repère le banc parfait, c’est-à-dire à l’écart de la rue et du passage.

 

Pof ! Nos fessiers se laissent tomber sur les lamelles de bois du banc à l’ancienne. Les yeux mi-clos, je profite de la musique dispensée par deux jeunes hommes aux cheveux longs qui s’essaient à la guitare. Mon corps se détend sous la douceur de la température, ce qui était loin d’être le cas ce matin ! Au son du réveil, j’ai soulevé la couette dans le but avoué de me lever. Réaction immédiate : mes poils se hérissent. Réaction de survie : je remets la couette en place. Pourvu que je n’ai pas perdu un atome de chaleur ! Le mobil home a dû être téléporté en antarctique, ou alors c’est le début d’une ère glaciaire qu’Evelyne Dhéliat a oublié de mentionner à la télé. Je me livre à de savants calculs scientifiques et fais part de mes conclusions à Romain : la seule façon de se lever sans geler, c’est d’engloutir un thé chaud dans les cinq minutes qui suivent le débarquement dans la pièce principale du mobil home. Action ! Je saute du lit, enclenche la bouilloire et jette deux sachets de thé vert au citron dans des bols. Une minute d’attente grelottante plus tard, nous ingurgitons le breuvage magique qui nous réchauffe de l’intérieur.

Toujours à cause de ces fichues températures dignes d’un mois de juin au pôle Sud, je m’habille en oignon. C’est-à-dire que j’accumule les pelures pas sexy les unes sur les autres pour maintenir une douce aura de chaleur autour de ma peau, élément nécessaire à mon bonheur. Je vais regretter cette tenue, mais je ne le sais pas encore…

Après un ratage maquillage et un raccord maquillage, en voiture pour la gare de RER. Futés que nous sommes, nous nous sommes enfin munis des horaires concernant notre station. C’est dingue comme ça peut tout changer dans une journée de ne pas faire le pied de grue pendant vingt minutes en scrutant l’horizon comme ma sœur Anne (référence à un conte de fées dont la fameuse réplique me vient à l’esprit quand je guette le RER : « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »). Légère angoisse en abordant le village : la route principale est barrée pour cause de fête des commerces. La température, les commerces, tout le monde m’en veut aujourd’hui ! Mais nous rattrapons ça les doigts dans le nez (dois-je avouer que le village n’est pas bien grand ou faire croire que tout le mérite revient à mon infaillible sens de l’orientation ? je vais y réfléchir.). Au programme de la journée, expo à la Villette puis resto italien ce soir, 20 juin oblige…

 

Comme d’hab’ je fais mon arrêt-même-pas-pipi chez Milk, mon cybercafé favori (ils vont me faire une carte de fidélité, je le sens, c’est pour bientôt !) afin d’actualiser mon blog. Mi-figue mi-raisin, j’affronte à ce sujet ma première insatisfaction : l’article du jour est plus court que les autres ! Drame, froncement de sourcils… Alanis Morissette coupe court à mes hésitations en chantant dans mon téléphone. C’est une copine qui vient bousculer ma journée plan-plan en me proposant LE super-plan : faire de la figuration sur le tournage d’un clip. Youhou, Que l’aventure commence !

 

Nous chaussons tout d’abord notre casquette de Sherlock Holmes pour Crim’expo : une enquête à résoudre avec une scène de crime grandeur nature. La casquette est vite remballée face à la médiocrité de l’expo. Moi qui puise modestement la plupart de mes connaissances dans des thrillers et un dictionnaire de médecine légale, je pensais en apprendre plus. Me voilà face à des infos édulcorées qui ne font que survoler le sujet. Ajoutez à cela l’appel téléphonique m’apprenant l’état de santé dramatique de Lapinou, et me voilà en train de pleurer comme une madeleine au milieu du laboratoire de médecine légale. Sèche tes larmes, ils vont te prendre pour la veuve de la pseudo victime.

 

Je traverse le reste de l’expo le cœur lourd. Une seule solution pour aller mieux : en route pour le tournage du clip. Coup de bol, c’est à deux stations de métro d’ici, dans les sous-sols du Belushi’s. Coup d’œil à la montre, nous sommes plus qu’à la bourre. Pas grave, on se tape l’incruste ! Et on a bien fait, l’accueil est chaleureux. Boules à facettes, projecteurs, stroboscopes, on va se défouler ! C’est précisément là que je maudis ce temps pourri. Je pense avec émotion à mon magnifique « dos nu » qui dort paisiblement dans ma valise et qui aurait été tellement plus dans le ton que mes pelures d’oignon bien pratiques mais seulement pratiques. Tant pis, la musique commence, je me trémousse en suivant les instructions pendant que la caméra évolue au milieu des danseurs. Coup d’œil vers Romain, que je retrouve moitié torse nu suite aux investigations d’un danseur. L’ambiance est là ! Trois heures et X prises de vue plus tard, tout le monde applaudit, le tournage est fini. Les paroles de la chanson tournent encore en boucle dans nos têtes quand nous nous affalons enfin sur le banc à l’ombre de l’Hôtel de Sens.

 

Juste le temps de souffler, et voici venue l’heure d’aller au restaurant. Par l’odeur alléchés, nous avançons à grands pas et entrons les premiers. La carte s’étale sous nos yeux. Et nos yeux jaillissent de leurs orbites comme des diables d’une boîte à surprise. Pfiou, les tarifs sont prohibitifs ! Au lieu du menu, on se rabat sur des gnocchis aux cèpes. A peine je reviens de me laver les mains, l’assiette fume déjà sous mon nez.  Hem… Est-ce une erreur de choix ? Toujours est-il que les gnocchis sont là et ne me font pas envie, baignant dans une sauce qui serait parfaitement adaptée pour accompagner un petit salé aux lentilles. Moi qui aime la finesse au restaurant… Quant aux cèpes, j’en ai aperçu deux ou trois morceaux dans mon assiette, le goût avait du rester dans la soupière. Nous finissons notre assiette à grand peine. Romain m’a invitée, le 20 est un jour particulier pour nous : nous n’osons pas déclarer le fiasco officiel, et nous tentons le tiramisu. Enfer et damnation, comme dirait Achille Talon ! Première chose à faire, souffler sur le cacao en poudre pour ne pas s’étouffer avec. Deuxième étape et pas des moindres, admirer l’exploit du restaurant : ils ont quand même réussi à réaliser un tiramisu qui n’a aucun goût ! Je dis bien AUCUN ! Résultat des comptes, après le dos nu, deuxième pointe de nostalgie de la journée : le tiramisu de ma mère. Onctueux, avec ce petit goût particulier qui pousse à se servir deux fois… Nous nous carapatons avant le café, de peur qu’ils ne nous servent un infâme jus de chaussettes.

 

Retour en gare d’Austerlitz. Notre train est en retard au point qu’on sera obligés de prendre le suivant. J’entreprends de tatouer Romain au stylo bille pour passer le temps… Vivement le mobil home !

Publié dans Périple à Paris

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K
vous êtes déjà sous les feux des projecteurs, la classe ;)<br /> La chanson citée par Duch j m'en souviens bien, c'était sur fond d'accordéon !
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C
<br /> Punaise tu te souviens des airs d'accordéon !?! Tu es bon pour aller au bal le dimanche lol<br /> <br /> <br />
H
"qui a vécu les inconnues vivra les bienfaits", (de hercule le poète du grand rectangle);<br /> pour savoir ce qu'on va manger mieux vaut aller dans un "macdo", (encore de hercule le poète du grand rectangle);<br /> peut importe la ligne pourvu qu'on ai l'ivresse!!!???( stop le cerveau de boudinou fume...!!!) ;-) :-)
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C
<br /> Heu la derniere fois qu'on est alles chez MacDo on a eu la langue qui gonfle et la gorgr seche pour toute la journee. Rien ne vaut un kebab !<br /> <br /> <br />
D
Ne t'inquiète pas pour ton style et le ton du blog : tu ne les as pas perdus. J'ai trop ri à chaque paragraphe. <br /> Romain me parait bien las sur la photo ; il faut dire aussi que c'est un périple...Il me semblait que vous aviez bien mangé au resto italien, il y a sans doute eu un changement de propriétaires !<br /> Amusez vous, faites les fous, la vie passera comme un rêve, ce sont les paroles d'une vieille chanson ! Bonne continuation.
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C
<br /> On a bien raye le resto de nos adresses, non mais oh ! Sur la photo Romain etait surtout triste a cause de Lapinou je pense<br /> <br /> <br />