#6 : Paris - Lutèce
Paris - Lutèce, ce n’est pas un voyage qui se mesure en kilomètres, mais en… années !
Surprise, Lutèce n’est autre que Paris il y a 2037 ans. Nous voilà donc partis pour un voyage dans le temps sur les traces du Paris antique.
Ci-dessus, notre parcours du combattant !
Après un tour de métro, nous débouchons vers la Sorbonne. Direction vers le numéro 174 de la rue Saint Jacques, où tout a commencé : c’est la rue la plus ancienne de Paris, fondée par les Romains ! Et pourquoi précisément le numéro 174 ? Parce que les Romains, lorsqu’ils fondaient une nouvelle cité, partaient d’un point précis à partir duquel ils tiraient des axes nord-sud (cardo) et des axes est-ouest (decumanus), qui définissaient les rues selon un quadrillage régulier. Finalement, les américains n’ont rien inventé avec leurs villes aux axes perpendiculaires !
Rue Soufflot, rien du tout, si ce n’est la description de l’emplacement du forum. Mais il n’en reste rien, pas une miette antique ! Etant donné le froid qu’il fait et les bourrasques de vent qui ne nous laissent aucun répit, on commence à se demander ce que c’est que cette balade s’il n’y a rien à voir ! On n’aurait pas été mieux dans un musée ?
On tourne au coin de la rue Soufflot dans le boulevard Saint Michel pour se mettre enfin sous la dent un vestige : un bout de mur qui constituait le forum est visible, en vitrine dans l’entrée d’un parking souterrain. En effet. Nous voilà perplexes : c’est mieux que rien, mais bon, c’est loin d’être extraordinaire…
Après deux-trois sites dans lesquels il nous faut faire preuve d’imagination pour se représenter ce qui a existé à l’époque, enfin nous allons voir du concret ! Les thermes de Cluny. C’est là que je m’exclame : « Ah oui, c’est les vieux trucs à côté desquels on est passés tout à l’heure en sortant du métro ». Le copain qui nous accompagne, et que nous appellerons Maxime pour l’occasion ouvre des yeux grands comme des soucoupes : « Vieux trucs ? Chloé, ce sont des vestiges anciens ! » Mea culpa, je vais surveiller mon langage… je ne suis pas encore prête à diriger une excursion archéologique, mon vocabulaire est un peu pauvre !
Les vestiges des Thermes sont effectivement importants, malheureusement ils ne se visitent que la samedi à 11h30. Quelle précision ! Et quel dommage, nous sommes dimanche 15h00.
Bref, après avoir admiré l’architecture en « opus mixtum », comprenez des couches successives de pierres calcaire et de briques (moi j’appelle ça des rayures, mais chuuut, Maxime va m’entendre !) ; nous continuons jusqu’au Petit Pont ! Eh oui, c’est son nom, et c’est aussi le premier pont de Paris. Enfin pas sous cette forme bien sûr, le pont actuel date du XIXè siècle. Glacés par le vent et le froid, nous descendons au bord de la Seine en ayant peur de prendre une vague sur le nez (ce serait l’hypothermie pour le coup) pour prendre en photo le pont… Et finalement, adossés au mur, qu’est-ce qu’on est bien ! Appuyés contre les pierres chauffées par le soleil, cette fois-ci on rechigne à repartir.
Mon homme prend le soleil...
et j'en profite pour faire un concours de grimaces.
Et pourtant, la crypte archéologique du Parvis de Notre Dame nous réserve bien des choses : premier point, c’est chauffé. Héhé, mes doigts vont se réchauffer, on sera à l’abri du vent. Et en plus, c’est un lieu de visite de qualité. Outre les vestiges de différentes époques conservés sur place, mis en valeur par différents éclairages et panneaux d’explication, nous découvrons une exposition qui parle des éléments que nous venons de tenter de voir : la rue Saint Jacques, le forum…
Tout est bien expliqué, c’est vivant, et comme nous venons de visualiser où étaient ces bâtiments, nous n’avons aucun mal à les imaginer ! On y parle même des arènes, celles que nous avions vues cet été, par hasard. A priori, elles pouvaient contenir environ 17000 spectateurs ! Quand on pense que le zénith de Paris a une capacité de 6000 personnes, imaginez la taille des arènes… Et, s’il y avait des spectacles de mime et de théâtre, il y avait aussi des combats de gladiateurs et d’animaux sauvages, comme dans Astérix et Obélix. Tout ça ici, à Paris, il y 2000 ans. Ça laisse rêveur… Nous avons presque fini le tour de la crypte quand les lumières commencent à s’éteindre : ça ferme, déjà 18h00 !
Il ne reste plus beaucoup de temps : soit on va montrer les arènes à Maxime, mais c’est un parc qui risque donc d’être fermé à cette heure-ci, soit on va à la Tour Montparnasse. Le pour et le contre sont rapidement pesés, on s’embarque dans le métro pour un voyage non plus dans le temps mais en altitude…
Et là je ne vous en raconte pas plus, je vous donne rendez-vous là-bas fin mars !